Écoles de culture générale

Sept pour cent des diplômes du degré secondaire II sont obtenus dans une ECG (4 pour cent de certificats de culture générale et 3 pour cent de certificats de maturité spécialisée selon les chiffres de l'année 2022) et les élèves de l’ECG représentent environ 20 pour cent de l'effectif des élèves du secondaire II, formation générale. Pourtant, cette filière est restée jusqu'à présent une voie d'accès aux hautes écoles avec une visibilité limitée et un lobby politique relativement faible, selon Raffaella Esposito. Ainsi, l'ECG n'est pas encore reconnue comme une formation en santé équivalente à celle des assistant-e-s en santé communautaire pour accéder aux professions de santé, mais elle est plutôt remise en question. Et ce, bien qu’elle prépare avec succès les jeunes à des professions qui manquent de personnel qualifié. Esposito a en effet montré que les titulaires d'un diplôme de l’ECG dans le domaine de la santé ou santé/sciences naturelles choisissent souvent des formations qui mènent directement aux professions de la santé comme les soins infirmiers ou la radiologie médicale.
 

Selon Sandra Hafner, l'ECG n'est pas non plus considérée comme la voie royale pour la formation des enseignant-e-s d'école primaire, bien qu'elle soit de plus en plus souvent choisie comme voie d'accès aux hautes écoles pédagogiques et qu’elle pourrait bientôt dépasser les gymnases à cet égard. En outre, le plan d'études de l'ECG dans le domaine pédagogie prépare plus directement aux HEP (filières école primaire) que le gymnase.

Le positionnement et le profilage de l'ECG ont fait l'objet de discussions plus approfondies lors de sessions en petits groupes. La visibilité de l'ECG dans la politique de formation, mais aussi dans le choix des études des jeunes, serait trop faible compte tenu du nombre d'élèves qui fréquentent l'ECG. L'ECG continue à avoir l'image d'un «gymnase light» et à n’être, à tort, qu’un deuxième choix pour de nombreux élèves.
 

Sur demande, la présentation de Sandra Hafner et Raffaella Esposito peut être mise à disposition.

Positionnée au coeur de l'enseignement secondaire II, l'ECG genevoise est caractérisée par un public hétérogène (scolairement et socialement) et dont le choix d'orientation a été parfois réalisé par défaut, notamment au détriment d'une formation professionnelle duale, faute de l'obtention d'une place d'apprentissage ou d'informations suffisantes à l'issue du cycle d’orientation. Malgré des difficultés à trouver sa véritable place et à contenter l'entier des jeunes qui la fréquentent, l'ECG remplit une large part des attentes fondées sur elles, notamment grâce au suivi qui y est mis en place, à plusieurs options pertinentes et à des formations subséquentes de niveau tertiaire.

Certes, les représentations parfois négatives concernant l'ECG – et en particulier ses classes préparatoires – sont tenaces. En outre, le certificat obtenu en trois ans n'offre pas autant de transitions que la maturité spécialisée. Toutefois, la satisfaction des jeunes et des professionnels vis-à-vis de cette école est globalement bonne, à condition de conserver certaines dynamiques positives et d'ajuster les aspects les plus problématiques.